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La Tradition d’Abel « non-apocryphe » et celle « apocryphe » de Caïn

09 jeudi Mar 2017

Posted by lecrocodiledesaintmartin in Saint-Martinisme

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Dans l’article mis en ligne par Jean-Marc Vivenza, annonçant la réédition, revue et augmentée de son étude consacrée à «René Guénon et la Tradition primordiale », une lumière tout à fait essentielle nous est proposée qui n’avait jamais été exposée de façon si précise depuis le XVIIIe siècle et c’est un point sur lequel il faut insister, portant sur ce qui sépare et distingue depuis les premiers siècles, la postérité d’Abel de celle de Caïn.

Comme il nous est dit : «La Tradition se divisa quasi immédiatement, et ce dès l’épisode rapporté par le livre de la Genèse, lors de la séparation qui adviendra entre le « culte faux » de Caïn et celui, « béni de l’Éternel », célébré par Abel le juste. Le culte de Caïn, en effet, uniquement basé sur la religion naturelle, était une simple offrande de louange dépourvue de tout aspect sacrificiel, alors que le culte d’Abel, qui savait que depuis le péché originel il n’était plus possible, ni surtout permis, de reproduire la forme antérieure qu’avaient les célébrations édéniques, donna à son offrande un caractère expiatoire qui fut accepté et agréé par Dieu, constituant le fondement de la « Vraie Religion », la religion surnaturelle et sainte. » [1]

Le culte « béni de l’Éternel », célébré par Abel le juste.

Il en résulte une conséquence fondamentale pour toute les conceptions doctrinales qui tentent de poser un discours théorique sur la notion de « Tradition », ce qui, redisons-le encore, à notre connaissance depuis le XVIIIe siècle et les penseurs qui furent à la source de cette réflexion, en particulier Martinès de Pasqually (+ 1774), Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803) et Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824), n’avait jamais été expliqué de façon si claire : « De la sorte les deux cultes de Caïn et Abel vont donner naissance, dès l’aurore de l’Histoire des hommes, à deux traditions également anciennes ou « primordiales » si l’on tient à ce terme, mais absolument non équivalentes du point de vue spirituel. Si l’on en reste au simple critère temporel, comme le fait Guénon dans sa conception de la Tradition, sans distinguer et mettre en lumière le critère surnaturel, alors il est effectivement possible d’assembler, sous une fausse unité, ces deux sources pour en faire les éléments communs d’une univoque et monolithique  « Tradition primordiale » indifférenciée, se trouvant à l’origine de toutes les religions du monde, égales en ancienneté et « dignité », puisque issues d’une semblable souche méritant le même respect et recevant le même caractère de sacralité. » [2]

A ces deux cultes, l’un d’Abel et l’autre de Caïn, correspondent donc deux traditions ennemies que tout sépare et va opposer au cours de l’Histoire, se livrant une lutte incessante expliquant pourquoi il ne peut y avoir de conciliation entre ces deux « voies » antagonistes.

« Tubalcaïn » est le fils de Lamech et de Tsillah,

descendant de Caïn, il est « l‘ancêtre

de tous les forgerons en cuivre et en fer. » (Genèse IV, 22). 

On doit donc être vigilant sur le plan spirituel, afin de ne point se laisser entraîner vers les domaines issus de la tradition réprouvée de Caïn, faute de quoi on risque d’être conduit vers des horizons très éloignés de la véritable initiation. On sait d’ailleurs combien Willermoz, conscient de cette possible déviance, fut amené à prendre une décision importante sur ce point, puisque le 5 mai 1785, par une décision entérinée par la Régence Écossaise et le Directoire Provincial d’Auvergne, fut écarté le nom de « Tubalcaïn » des rituels du Régime Écossais Rectifié, « Tubalcaïn » étant le fils de Lamech et de Tsillah, descendant de Caïn, il est « l’ancêtre de tous les forgerons en cuivre et en fer. » (Genèse IV, 22). [3]

C’est pourquoi, ainsi que le souligne Vivenza : « Il est évident, et extrêmement clair, qu’il y a une grave erreur à confondre en une seule « Tradition » deux courants que tout oppose, deux cultes radicalement différents et contraires, antithétiques, l’un, celui de Caïn, travaillant à la glorification des puissances de la terre et de la nature (et donc des démons qui, pour être des esprits, n’en sont pas moins des « forces naturelles »), visant au triomphe et à la domination de l’homme autocréateur, religion prométhéenne s’exprimant par la volonté d’accéder par soi-même à Dieu, (les fruits de la terre, à cet égard, symbolisant les antique mythes païens), l’autre, à l’inverse, celui d’Abel, fidèle à l’Éternel et à ses saints commandements, conscient de l’irréparable faute qui entachait désormais toute la descendance d’Adam, et qui exigeait que soit célébrée par les élus de Dieu une souveraine « opération » de réparation, afin d’obtenir, malgré les ineffaçables traces du péché originel dont l’homme est porteur, d’être réconcilié et purifié par le Ciel. » [4]

« Abel se comporta comme Adam aurait dû se comporter

dans son premier état de gloire envers l’Eternel… »

L’analyse du concept de « Tradition » qui nous est exposée, se place donc dans la continuité exacte de Martinès de Pasqually qui, dans son Traité sur la réintégration des êtres, nous explique : « Abel se comporta comme Adam aurait dû se comporter dans son premier état de gloire envers l’Eternel : le culte qu’Abel rendait au Créateur était le type réel que le Créateur devait attendre de son premier mineur. Abel était encore un type bien frappant de la manifestation de gloire divine qui s’opérerait un jour par le vrai Adam, ou Réaux, ou le Christ, pour la réconciliation parfaite de la postérité passée, présente et future de ce premier homme, moyennant que cette postérité userait en bien du plan d’opération qui lui serait tracé par la pure miséricorde divine, ainsi que le type d’Abel l’avait prédit par toutes ses opérations à Adam et à ses trois premiers nés. » (Traité, 57).

S’impose dès lors une vérité importante : « Les deux « traditions » originelles antagonistes, correspondent à deux « religions », l’une naturelle (apocryphe) l’autre surnaturelle (non-apocryphe). Dès l’origine il y a donc, non pas une Tradition, mais deux « traditions », deux cultes, ce qui signifie deux religions, l’une apocryphe et naturelle reposant uniquement sur l’homme, l’autre non-apocryphe et surnaturelle plaçant toutes ses espérances en Dieu seul et en sa Divine Providence. La suite des événements n’aura de cesse de confirmer ce constant antagonisme, cette rivalité et séparation entre deux « voies » dissemblables que tout va en permanence opposer, les rendant rigoureusement étrangères et inconciliables. » [5]

Il y a donc pour chaque âme de désir, et c’est en cela que ce livre sur la Tradition primordiale est d’un intérêt supérieur du point de vue spirituel, lorsqu’on s’engage dans les domaines traditionnels, deux branches, deux « voies » issues de deux « rameaux » absolument différents et même totalement étrangers qu’il convient de savoir toujours distinguer et être capable de connaître en identifiant ce que sont leurs caractéristiques propres, pour ne pas se retrouver engager, souvent de façon inconsciente faute de disposer des connaissances nécessaires, dans une démarche tout à fait contraire à la quête des Vérités célestes.

L’Église latine propose à la vénération des fidèles

le juste Abel car il est une parfaite image préfiguratrice du Christ.

Une remarque nous apparaît de ce point de vue d’une grande aide, qui sera très utile pour chaque âme en chemin, qui pourra dès lors placer son itinéraire de vie intérieure sous les saintes bénédictions d’Abel le Juste :

« L’Église latine propose à la vénération des fidèles le juste Abel car il est une parfaite image préfiguratrice du Christ : « On découvre entre la victime de Caïn et le Sauveur du monde de nombreux et frappants traits de ressemblance. Abel innocent – vierge toute sa vie – nous fait penser à celui qui demandait un jour aux juifs, sans soulever une protestation : ‘‘Qui donc, parmi vous, pourrait me convaincre de péché’’, à celui que saint Paul appelle le Pontife saint, innocent, sans tâche, à tout jamais séparé des pécheurs. Abel pasteur de brebis, nous rappelle le Verbe incarné venant sauver le monde et se présentant à l’homme comme le Pasteur qui voudrait rassembler les brebis égarées et les réunir toutes dans un même bercail sous sa paternelle houlette […] Abel, mourant martyr du service de Dieu, est bien la figure de Jésus-Christ, crucifié pour avoir courageusement accompli la mission de régénération de l’humanité que son Père lui avait confiée […] Abel fut d’ailleurs canonisé par le Sauveur lui-même, qui, dans l’Évangile, l’appela un jour: ‘‘Abel le Juste’’. Aussi, son nom revient souvent dans la sainte liturgie. À la messe tous les jours, le prêtre rappelle à Dieu le sacrifice ‘‘d’Abel son enfant plein de justice’’ et aux litanies des agonisants on recommande à saint Abel l’âme qui va quitter ce monde.» (Fête d’Abel le Juste, le 30 juillet). » [6]

Abel, mourant martyr du service de Dieu,

est bien la figure de Jésus-Christ, crucifié.

On ne saurait trop conseiller, notamment aux disciples de Martinès de Pasqually, Louis-Claude de Saint-Martin et Jean-Baptiste Willermoz, d’autant plus s’ils ont placé leurs pas dans des structures initiatiques qui se prétendent héritières de l’enseignement des Maîtres « passés », de conserver fermement en mémoire ces lignes de Jean-Marc Vivenza, afin de fuir, radicalement, les transmissions « apocryphes », afin de se consacrer et pour œuvrer au sein de la voie droite et sainte de la « Tradition » non apocryphe, qui est celle des élus de l’Éternel :

« À cet égard, l’Histoire du monde est devenue celle de la lutte acharnée et du combat irréductible entre deux semences antagonistes, deux postérités ennemies, deux «corps mystiques » radicalement différents et antagonistes ; lutte alternant les victoires et les défaites, les trahisons, les avancées et les reculs, les compromissions et les réactions. Les hommes assistent et participent, de ce fait, depuis la Chute, à un développement croissant et continuel de la religion naturelle réprouvée qui souhaite conquérir le Ciel par ses propres moyens, héritière, en raison de son insoumission et de son caractère criminel, de la postérité du serpent, contraignant les élus de l’Éternel qui constituent le « Haut et Saint Ordre », à une préservation attentive et soutenue des éléments du vrai culte, de la Vraie Religion, de la Tradition effective. » [7]


                  René Guénon et la Tradition primordiale,

2ème édition revue et augmentée, La Pierre Philosophale, 2017.

Notes.

1. J.-M. Vivenza, René Guénon et la Tradition primordiale, 2ème édition revue et augmentée, La Pierre Philosophale, 2017.

2. Ibid.

3. Cf. MS 5 868, n°73, Bibliothèque municipale de Lyon, Fonds Willermoz.

4. J.-M. Vivenza, René Guénon et la Tradition primordiale, op.cit.

5. Ibid.

6. Ibid.

7. Ibid. Lire la suite →

L’erreur christologique de Martinès et ses conséquences dramatiques

13 dimanche Jan 2013

Posted by lecrocodiledesaintmartin in Analyse, élus-coëns, Critique, Doctrine, Esotérisme, Magie, Polémique, Théurgie

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 Léon B. Crucifixion

La grave erreur christologique de Martinès, qui refuse de reconnaître au Christ la réalité des souffrances de la Passion – « Le corps du Christ ne souffrait aucune douleur dans les tourments qu’on exerçait sur lui. Si ce corps faisait quelques mouvements, ce n’était qu’une suite de l’action innée du véhicule que l’on opprimait contre sa loi de nature » (Traité, 191) – entraîne des conséquences directes sur sa méthode théurgique tirée des grimoires magiques pour obtenir la réconciliation de  l’homme. 

Le sujet a été longuement abordé, par Jean-Marc Vivenza dans son texte fondamental paru récemment : « Louis-Claude de Saint-Martin et les anges », qui nous semble dire tout ce qu’il y a comprendre sur ce à quoi conduit sur le plan initiatique cette terrible erreur qui relève de façon évidente de l’hérésie docétiste et de diverses influences gnostiques.

 Voici ces lignes importantes qui sont à méditer avec attention :

« Martinès en raison de sa christologie déficiente conjuguée à une grave erreur trinitaire, était condamné à devoir passer par les intermédiaires angéliques pour « opérer » la réconciliation de l’homme. Robert Amadou identifia parfaitement le problème : « Les faiblesses du concept martinésien tiennent à l’immaturité de sa christologie. De même la théologie martinésienne de la Rédemption est embryonnaire, plus verbale que réelle.

Certes, davantage que la mort du Christ, importe sa venue en chair et sa Transfiguration. Martines s’apparente sur ce point à l’orthodoxie, mais n’est-ce pas surtout formellement ? 

L’ambiguïté retourne. Ainsi Martines accepte la naissance virginale de Jésus, mais en privant Jésus des souffrances physiques de la Passion, par exemple ne succombe-t-il pas au docétisme ? 

Le docétisme en christologie, passe pour un trait caractéristique des gnosticismes. Ce rejet d’une compromission entre l’esprit, le divin et la matière, veut que le Christ n’ait eu que l’apparence d’un être humain fait d’une autre substance. Ainsi, le Jésus qui fut crucifié, soit aurait été un double du Sauveur (…) soit l’unique Jésus eût été impassible. Cette dernière thèse s’est trouvée chez Martinès. » (1)

C’est pourquoi, contrairement à ce que soutient Martinès, il n’est pas nécessaire, plus précisément nul n’a besoin de « travailler » à sa réconciliation par des méthodes magiques, car le disciple du Christ a été délivré de son ancienne position de déchéance à l’égard de Dieu,  il est placé par grâce, et non à cause de procédés personnels, dans une nouvelle position devant Dieu par la puissance réconciliatrice de la Passion réellement subie et vécue du Divin Réparateur qui n’était pas « en extase » ou en « contemplation » sur la Croix et qui souffrit vraiment  « des tourments qu’on exerçait sur lui ». (2)

Mais tout ceci s’explique car  « les faiblesses du concept martinésien » de réconciliation, comme l’écrit Robert Amadou, « tiennent à l’immaturité de sa christologie », qui rajoute très justement que « la théologie martinésienne de la Rédemption est embryonnaire, plus verbale que réelle », voilà les conséquences de l’erreur christologique de Martinès.

Encore une fois, l’idée que la grâce puisse être obtenue par nos propres moyens, ou par une méthode, un système, des pratiques rituelles, des cérémonies tirées des grimoires magiques, est contredite fermement par l’Ecriture  (Tite III, 5).

DESSIN THEURGIQUE (1)

Saint-Martin, dont les connaissances christologiques étaient bien plus étendues que celles de son premier maître, et qui savait que le « christianisme est l’esprit même de Jésus-Christ dans sa plénitude », comprit rapidement que les méthodes de Martinès n’étaient que du « remplacement » (Lettre à Kirchberger, 12 juillet 1792), ce qu’il ne manqua pas d’affirmer avec la fermeté que l’on sait à ceux des ses Frères dans l’initiation qu’il voyait se fourvoyer grandement dans des voies contestables, périlleuses et réellement peu recommandables.

Une question pour les modernes oublieux des souverains rappels du Philosophe Inconnu : Saint-Martin, doux au caractère mais ferme sur le plan doctrinal, stipula t-il, pour ne choquer personne et éviter de froisser ses frères dans l’initiation, que les voies étaient complémentaires, qu’elles pouvaient se conjuguer, se conjoindre en harmonie ?

La réponse nous la connaissons : Pas le moins du monde ! »

Jean-Marc Vivenza, Louis-Claude de Saint-Martin et les Anges, Arma Artis, 2012, pp. 93-113.

Notes.

1. R. Amadou, Introduction au Traité sur la réintégration des êtres, Collection Martiniste, Diffusion rosicrucienne,  1995, p. 39.

2.  «(Sur la Croix) Le Christ était en contemplation avec l’esprit du Père, et les heureux mortels qui l’ont imité étaient en contemplation avec l’esprit du Fils divin. C’est là ce qui nous fait concevoir la suspension de l’action de l’âme, et la privation ou l’ignorance où le corps reste alors de ce qui s’opère, autour de lui. » (Traité, 191)

Théurgie coën et rite vaudou en Haïti…un étrange mariage

25 dimanche Nov 2012

Posted by lecrocodiledesaintmartin in Analyse, élus-coëns, Esotérisme, Initiation, Magie, Martinésisme, Occultisme, Théurgie

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La Fête de la Saint-Jean est l’occasion en Haïti d’une cérémonie plus qu’étrange, bien qu’elle ne soit pas de nature à surprendre ceux qui connaissent un peu l’histoire initiatique de cette île, autrefois Saint-Domingue.

L’histoire Maçonnique d’Haïti peut-être partagée en deux parties : Avant 1789 (avant l’Indépendance) et après l’Indépendance, le nom indigène « Haïti » n’étant bien sûr pas encore en usage, le territoire de l’État actuel d’Haïti formant à l’époque la « partie française de Saint-Domingue », la plus riche des « îles ». La Maçonnerie d’Ancien Régime y a rencontré un très vif succès et Saint-Domingue a été un « laboratoire » de Hauts Grades.

Mais évidemment, le séjour et la disparition sur place de Martinès de Pasqually en septembre 1774, confèrent à ce lieu une place singulière à Haïti.

Et en effet, comme si les élus coëns avaient laissé quelques traces cérémonielles palpables et concrètes dans ces régions pénétrées des rites vaudous et magiques, se célèbre un rituel directement inspiré des pratiques coëns lors de la fête de la Saint-Jean aux abords du Temple maçonnique où, après avoir inscrit des noms angéliques, planté les bannières et tracé les cercles à la craie sur le sol, on place au centre un grand bûcher auprès duquel se regroupent les maçons des hauts degrés.

Le vaudou, omniprésent en Haïti, vient d’Afrique de l’ouest, mais celui pratiqué sur l’île est en plus intimement lié à la définition identitaire du peuple haïtien, puisque la cérémonie du Bois-Caïman du 14 août 1791, telle qu’elle a pu être décrite : harmonie particulière entre le chant, la danse et les sacrifices d’animaux provoquant les inévitables et énigmatiques crises de possession, tout ceci sous la direction de Boukman, chef des esclaves, mènera grâce à la révolte victorieuse à l’effondrement de l’esclavage en 1804.

Depuis, tout ce qui touche à la magie, à l’occultisme, à l’ésotérisme, à la religion et à la franc-maçonnerie, est pénétré de l’esprit du vaudou sur l’île.

C’est ce curieux mélange de rites vaudous et de théurgie des élus-coëns, qui se déroule publiquement en Haïti lors de la Saint-Jean, et auquel tous peuvent assistés, rituel peu connu mais qui est intéressant à plus d’un titre.

Ainsi certains Frères, selon la description qui nous est donnée de ce rituel, Frères qui se présentent comme « Réaux+Croix » (sic), revêtus d’aubes sacerdotales, retirent leurs chaussures et entrent dans les cercles, puis s’approchent de l’autel de bois et procèdent à son aspersion avec de l’eau bénite, des sels de mer, etc., pratiquent des offrandes d’alcool, d’eau de coco, d’huile de palme et font fumer des parfums pour purifier le lieu. Les prières préalablement recueillies sont placées dans le centre du bûcher qui représente l’autel, que les Frères haïtiens appellent «l’Arche». Enfin un mélange spécial d’encens est brûlé par un thuriféraire, et le Vénérable Maître, gardiens et orateur invoquent les puissances angéliques.

Tous les chœurs angéliques sont invoqués, on chante, on danse, on proclame des formules mélangeant  prières et formules magiques, puis, après de fougueuses circumambulations, est enfin enflammée « l’Arche » par les prêtres maçonniques qui se disent « coëns ».

Dans une extase collective, est ainsi consumé le brasier magico-coën, laissant se poursuivre tardivement dans la nuit, les libations festives de la Saint-Jean haïtienne.

Voilà un curieux exemple, mais assez démonstratif des liens harmonieux existant entre théurgie coën, magie, sorcellerie et vaudou en Haïti, exemple qui méritait d’être signalé en raison de ce mariage – dont on ne sait s’il faut le qualifier « d’heureux » ou non – entre des pratiques qui semblent à l’évidence participer de sources et de méthodes identiques, et poursuivre des buts semblables.

Un néo-coën pris au piège des évidences… explose dans sa tête !

21 dimanche Oct 2012

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Nous venons d’assister à un événement singulier. En effet, pour la première fois dans les sujets qui nous occupent, on assiste à la critique d’un ouvrage avant même sa sortie. La pratique est courante dans le milieu littéraire où les vanités blessées et les orgueils surdimensionnés sont légions, dans celui de l’ésotérisme le fait est extrêmement rare, pour ne pas dire inconnu.

Celui qui est à l’origine de cette initiative assez ridicule n’est lui pourtant pas un inconnu. Nous avions dans un précédent billet : « Néo-coën, ne te moque pas du Crocodile avant d’avoir atteint l’autre rive ! » noté et mis en lumière le caractère plus que problématique du personnage.

L’olibrius en question  s’agite depuis son apparition sur internet et les réseaux comme un beau diable en tant que « martinésiste chrétien », en rompant d’ailleurs tous les vœux de discrétion et de silence des Serments coëns, mais  restant muet comme la tombe à propos de ses transmissions dont on attend toujours qu’il nous fournisse les précisions demandées.

Le voilà en revanche beaucoup plus loquace pour parler d’un livre à paraître « La doctrine de la réintégration des êtres » de Jean-Marc Vivenza, dont personne ne connaît le contenu, afin de le désigner comme relevant de « vues personnelles » (sic), participant d’une « analyse non objective et partisane » (re-sic) , « enfermée dans un courant de pensée particulier » (re-re-sic), allant jusqu’à souligner « l’aspect limité de l’étude et la rigidité dogmatique de l’approche de son auteur » (re-re-re-sic) !

Et pour faire bonne mesure en conclusion, relevant d’un « penchant hégémonique, relayé par une forme de propagande, enfermant l’esprit des frères dans un mode de pensée unique et dogmatique bien éloigné par nature de l’approche initiatique. » (re-re-re-re-sic) !

Rien que ça !

Outre que le « martinésiste chrétien » semble être un parent de Madame Irma de par ses dons discutables d’extralucide,  il y a tout de même de quoi rigoler à voir celui qui n’hésite pas à tordre le cou à la pensée de Martinès, en de multiples domaines, qui est complètement passé à côté de la logique interne de la doctrine, n’ayant pas vu le caractère nécessaire de la Création, et allant jusqu’à soutenir une « résurrection de la chair » chez Pasqually, se lancer dans la critique d’analyses qu’il méconnaît.

Sa petite musique est de tenter de ramener Martinès au dogmatisme de l’Eglise. Pour ça tous les travestissements et les acrobaties sont permis, ce qui frise souvent le ridicule et prête à sourire. On a fini pas s’y habituer et aujourd’hui ses billets en forme de hoquets successifs ne suscitent que l’ironie et la plaisanterie.

Mais là, l’acrobate martinésiste chrétien, qui a raté une grande carrière de contorsionniste chez Pinder et autres cirques, s’est surpassé !

Comment peut-il savoir, sans avoir le livre en mains, si l’intention de Jean-Marc Vivenza est de « réduire et vouloir restreindre les sources d’inspiration de Martines aux seuls courants de pensée origénistes et augustinens » ? Mystère !

Alors pourquoi une telle mauvaise foi rageuse ?

L’explication est fort simple.Dans la présentation de son ouvrage Vivenza a écrit :  « Pour appréhender véritablement les enjeux de cette réflexion doctrinale importante s’il en est, il convient de clarifier deux points principaux relatifs à la sensibilité en effet « origéniste » qui fut partagée par Martinès de Pasqually (+ 1774), Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803) et Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824), de sorte que nous puissions comprendre en quoi l’adhésion à leur doctrine représente, non une option du point de vue initiatique lorsqu’on est membre de ses voies, mais relève d’un enseignement spirituel auquel il est nécessaire d’adhérer, faute de quoi on se met soi-même en dehors des critères d’appartenance des Ordres dont le rôle est de préserver les éléments doctrinaux établis par leurs fondateurs. »

La crainte d’être sérieusement pris en défaut sur les thèses mêmes de ceux qui furent les représentants de la doctrine de la réintégration, et de se voir placé soi-même en dehors du champ d’appartenance aux Ordres qui en découlent, provoque donc une réaction irrationnelle chez le martinésiste chrétien.

Et cette terreur est palpable à lire la suite de la pitoyable analyse apriorique : « si nous suivons la règle érigée par l’auteur de cet ouvrage, tout homme qui n’adhèrerait pas à la doctrine présentée dans l’ouvrage, c’est à dire vue au travers du prisme de cette analyse personnelle et partisane de l’œuvre de Martinès et de Willermoz, se mettrait en marge des Ordres qui se revendiquent de souche martinésienne. »

Les choses sont claires, effrayé d’apparaître comme n’adhérant pas à la doctrine, non pas exposée « selon un prisme personnel et partisan », mais objectivement rappelée par Vivenza selon les sources, les fondements et les principes des fondateurs, le martinésiste chrétien tente vainement d’ouvrir des parachutes pour éviter de s’écraser sur le sol des évidences et de se voir écarter automatiquement des domaines où il essaye péniblement d’exercer une autorité !

Peine perdue. Jugeant et rejetant avant même d’avoir lu le livre de Vivenza, car sachant l’étendue de ses falsifications, l’importance de ses travestissements, le caractère évident de ses manipulations, le martinésiste chrétien s’agite pour prévenir que tout ce qu’on va lire n’est pas vrai.

Il essaye donc de nous faire croire que :

– Non jamais il n’a voulu plier Martinès aux dogmes de l’Eglise.

– Ce n’est pas lui qui trafique la pensée de Martinès pour la faire rentrer dans le cadre d’une ecclésiologie étroite.

– Il n’a non plus à aucun moment, caché, tordu, arrangé à sa sauce Martinès pour en faire un trinitaire, un partisan de la résurrection de la chair….et demain pourquoi pas un parfait chrétien confessant à la lettre le Credo de Nicée-Constantinople !

La manœuvre est grossière, trop sans doute pour abuser le plus grand nombre. Mais l’intention partisane et la perfidie surgissent vite sous la plume du néo-coën qui écrit furieux : « exiger de frères qu’ils prennent une distance d’avec les enseignements de l’Eglise afin de pouvoir adhérer à la doctrine martinésienne – alors même que Willermoz et d’Hauterive n’eurent de cesse que de vouloir concilier les deux enseignements – est un contresens, pour ne pas dire une contre-vérité, non seulement historique mais initiatique. »

On sent bien le problème.

Refusant d’admettre que dans le christianisme de Martinès, Saint-Martin ou Willermoz, ce que souligne clairement Vivenza, à la suite précisément des maîtres qui le dirent eux-mêmes, en expliquant où se trouvent les différences et quels sont les points délicats, des positions heurtent de plein fouet les dogmes de l’Eglise, en particulier sur l’origine immatérielle d’Adam, l’incorporisation charnelle comme conséquence de la Chute, le caractère nécessaire de la Création, la disparition de la matière, etc., le néo-coën voit le piège qu’il a lui-même ouvert se refermer bientôt sur lui !

Face à sa position dogmatique et ecclésiale intenable, contredisant la pensée de Martinès, Saint-Martin ou Willermoz, le néo-coën est sans échappatoire, il est pris, cerné, coincé !

Comme l’écrit justement Vivenza il faut être cohérent :

« Soit on tient les deux bouts de la chaîne entièrement, d’un côté ou de l’autre :

– 1°) En adhérant fidèlement à la foi de l’Eglise dans ses préalables au sujet de la Création – en regardant le monde matériel ainsi qu’un don et le corps charnel de l’homme de même -, comme dans ses conséquences, en espérant logiquement en une régénération de la chair et sa vocation à l’éternité par purification et spiritualisation définitive de son essence, simplement flétrie et affaiblie non substantiellement mais accidentellement un instant par le péché, lors de la résurrection des morts.

– 2°) Au contraire en faisant siennes les thèses de Martinès, ce que firent Willermoz et Saint-Martin, en considérant que la création matérielle a été tout d’abord une punition pour les esprits révoltés, et la chair une enveloppe ténébreuse ayant transformé substantiellement les fils d’Adam en êtres de matière impure, regardant ainsi l’anéantissement des formes corporelles lors de la réintégration comme une véritable libération et le retour à l’Unité spirituelle originelle.

Ou bien alors, fatalement en ne respectant pas la cohésion interne des doctrines, en oubliant volontairement un bout de leur chaîne conceptuelle, on tombe dans le piège de l’assemblage disparate. » Jean-Marc Vivenza, Martinès de Pasqually et la doctrine de la réintégration des êtres, 2012).

Il ne reste plus au martinésiste chrétien pour s’en sortir, pour s’extraire de l’assemblage disparate, que les armes des faibles : la calomnie, le dénigrement et le mensonge.

Mais à ce petit jeu, emprisonné entre ses contradictions et rattrapé par ses traficotages, auxquels il rajoute à présent la mauvaise foi haineuse et le jugement a priori, tout cela fait un mélange explosif qui aura toutes les chances de ne pas contribuer à faire survenir lors de ses opérations théurgiques que des entités angéliques !

Triste spectacle où conduit fatalement le grand écart schizophrénique entre une appartenance fidéiste à l’Eglise et le cheminement initiatique dans des domaines extra-ecclésiaux possédant une doctrine qui s’écarte des dogmes.

Un jour, pris au piège des évidences…..ça explose dans la tête !

Martinès de Pasqually et l’idée de Création « nécessaire » dans le Traité sur la réintégration

09 dimanche Sep 2012

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« Il faut vous convaincre que la matière première ne fut conçue par l’esprit bon que pour contenir et assujettir l’esprit mauvais dans un état de privation et que véritablement cette matière première, conçue et enfantée par l’esprit et non émanée de lui, n’avait été engendrée que pour être à la seule disposition des démons. » (Traité, 274.)

Un exposé magistral de la doctrine de la réintégration de Martinès de Pasqually, vient d’être effectué par Jean-Marc Vivenza, qu’il faut une fois de plus remercier pour l’immense travail qu’il effectue afin de nous permettre d’avancer tous dans la connaissance, sous le titre : « Martinès de Pasqually et la doctrine de la réintégration, Création nécessaire, transmutation du mineur émané et anéantissement de la matière lors du retour des êtres à leur primitive origine et puissance spirituelle divine. »

Le texte est d’une telle richesse, abordant point par point les éléments fondamentaux de la doctrine de la réintégration (émanation des esprits, nature immatérielle de l’Adam primitif, dégénérescence du mineur, anéantissement de la matière, etc.), qu’il est difficile de le résumer en quelques phrases. Nous retiendrons quant à nous une chose : le rappel des bases de la doctrine sans lesquelles l’enseignement de Pasqually n’est plus authentique et devient une construction fantaisiste.

Comme il est dit dans cette analyse : «Il faut commencer par réaffirmer que Martinès c’est d’abord et avant tout une doctrine, présentant de nombreux aspects surprenants, possédant une cohérence et nous fournissant, sur de nombreux aspects obscurs de l’Histoire universelle, des éclairages essentiels, offrant, à celui qui prend la peine de s’y pencher un instant, d’entrer dans l’intelligence des causes premières et la compréhension de vérités qui lui étaient jusqu’alors inconnues. Et ce qui est extraordinaire, c’est que cette doctrine qui véhicule des thèses judaïques, platoniciennes et origénistes, semble surgir brutalement et apparaître sur le devant de la scène initiatique au XVIIIe siècle sans qu’il soit possible, pour l’instant du moins, d’en repérer l’itinéraire exact de transmission à travers les âges. »

Mais cet avertissement est suivi de précisions importantes, dont la clé se trouve dans cette mise en lumière : « La création de l’univers matériel, selon Martinès, fut imposée à Dieu pour y enfermer les esprits révoltés, de sorte qu’ils soient contenus et emprisonnés dans un cachot en forme de lieu de privation. On voit donc immédiatement la grande différence d’avec la foi officielle de l’Eglise qui repousse vigoureusement sur le plan dogmatique une telle vision (raison pour laquelle l’origénisme, qui postulait des thèses semblables, fut condamné lors du concile de Contantinople II en 553), insistant constamment sur le bienfait de la Création matérielle, témoignage de l’amour de Dieu à l’égard du monde et de ses créatures, Eglise qui ne peut que refuser avec force l’idée d’une création de la matière motivée par la nécessité d’y enserrer les démons (….). Les nombreux passages décrivant cette Création « nécessaire » sont, à l’évidence, extrêmement clairs et précis chez Martinès, qui n’hésite pas à exprimer sa vision à plusieurs endroits du Traité sur la réintégration, comme il le fera dans le « Grand discours de Moïse » où il écrit : « Sans cette prévarication, il n’y aurait point eu de création matérielle temporelle, soit terrestre, soit céleste ; (…) Tu apprendras à connaître la nécessité de toute chose créée, et celle de tout être émané et émancipé. » (Traité, 224). Pourtant, et c’est là un point solennel de la foi de « l’Eglise » entendue au sens générique du terme car toutes les confessions chrétiennes adhèrent à la même conception de la création, Dieu créa l’univers matériel par amour, non par contrainte, l’acte de création n’eut aucun caractère de nécessité, il fut un pur don divin, une offrande témoignant de l’amour du Créateur. Et l’Eglise insiste particulièrement sur ce point, nous amenant à souligner que l’on touche ici à un sujet fondamental, crucial même sur le plan dogmatique, car de la nature de la Création dépend en effet la perspective et les modalités futures du Salut pour l’homme. »

Jean-Marc Vivenza explique ainsi : « Or, et c’est là toute la difficulté qu’il est inutile de cacher, pour Martinès – cette doctrine étant reprise par la suite par ces deux principaux disciples Willermoz et Saint-Martin allant jusqu’à former une part essentielle des Instructions secrètes du Régime rectifié comme de la pensée saint-martiniste -, la création matérielle, si elle n’est pas l’œuvre d’un démiurge ce qui serait du pur gnosticisme, néanmoins, est la résultante d’une faute préalable, elle est une réponse à la prévarication des esprits révoltés contre l’Eternel, puis, dans un second temps ce qui renforce plus encore le problème, sera l’œuvre sacrilège d’Adam opérant contre la volonté du Créateur «devenu impur par son incorporisation matérielle» (Traité, 140), enfermé charnellement dans un « ouvrage impur fruit de l’horreur de son crime » (Traité, 23). Le monde matériel n’est donc pas du tout chez Martinès le fruit d’un « don » de Dieu créé par gratuité, lui ayant fait dire après les six jours que « tout cela était bon », mais il s’est au contraire imposé à Dieu par nécessité afin d’enserrer les démons, puis l’homme à son tour, dans une « prison de matière » : « Il faut vous convaincre que la matière première ne fut conçue par l’esprit bon que pour contenir et assujettir l’esprit mauvais dans un état de privation et que véritablement cette matière première, conçue et enfantée par l’esprit et non émanée de lui, n’avait été engendrée que pour être à la seule disposition des démons. » (Traité, 274.).»

Vivenza constate avec raison : « C’est en réalité du pur Origène (185-253), le seul des pères de la primitive Eglise avec Evagre le Pontique (346-399), à avoir soutenu une telle thèse !  »

Mais par delà ce constat, le plus important à notre avis est l’analyse que fait Vivenza de ce constat  de la présence d’une affirmation du caractère nécessaire de la Création chez Martinès : « On le comprend aisément, l’idée de Création « nécessaire», imposée au Créateur pour contenir les esprits pervers à l’intérieur de la matière, idée située à la source première de toute la construction doctrinale de Martinès : «Sans cette prévarication, il n’y aurait point eu de création matérielle temporelle, soit terrestre, soit céleste » (Traité, 224), entraîne logiquement une seconde idée qui lui est conjointe : l’attente de la dissolution de cette dite « matière ténébreuse », l’anéantissement de la chair impure, afin que tout retourne à l’Unité.  Pour que la chair soit sauvée et promise aux joies du Royaume, c’est-à-dire « spiritualisée », il faudrait que sa nature ne participe pas à l’origine d’une essence « nécessaire » devant être « un lieu fixe » pour que les démons puissent « y exercer toute leur malice », comme le soutient Martinès, c’est une question de logique élémentaire sur le plan métaphysique. C’est cette logique que respecte l’Eglise, pour qui la chair est à la base au sein de la création un don de Dieu. »

La suite est remarquable de clarté : « Or, la conception matinésienne de la Création, reprenant au contraire celle des courant néoplatoniciens et de l’origénisme, est une métaphysique de la nécessité, une métaphysique de l’éloignement et de la corruption de l’Unité. Ceci explique pourquoi pour Martinès, comme pour Willermoz et Saint-Martin, le composé matériel, la chair, l’univers physique, sont un « lieu de privation », un fruit ténébreux, car il est consécutif d’une rupture, d’une fracture, d’un drame céleste qui est celui de la prévarication démoniaque et ensuite adamique. La matière est donc une prison corrompue et infectée dans laquelle le premier homme, être purement spirituel ayant une forme corporelle immatérielle, non doté de chair et de matière à l’origine, a été précipité, conduisant de ce fait à l’espérance, regardée comme un bonheur auquel il est normal et légitime d’aspirer, d’un anéantissement de cette forme de matière, par une dissolution qui « effacera entièrement » la  « figure corporelle de l’homme et fait anéantir ce misérable corps, de même que le soleil fait disparaître le jour de cette surface terrestre, lorsqu’il la prive de sa lumière. » (Traité, 111). On ne saurait être plus clair sur le sort réservé à la chair et à l’univers matériel créé dans la conception de Martinès, cette destination à l’anéantissement étant soulignée à plusieurs endroits du Traité sur la réintégration des êtres : « La création n’appartient qu’à la matière apparente, qui, n’étant provenue de rien si ce n’est de l’imagination divine, doit rentrer dans le néant.» (Traité, 138). »

La conclusion pose donc une évidence que nous pensons absolument essentielle, et insiste sur une idée majeure pour ceux qui adhèrent aux idées de Martinès de Pasqually : admettre la différence et l’assumer : « C’est pourquoi la volonté de chercher à concilier de force martinésisme et foi dogmatique de l’Eglise, n’a strictement aucun sens sur le plan ecclésial,pas plus qu’elle n’en a sur le plan initiatique, puisque conduisant à la constitution d’une impasse catégorique, en forme de perspective fondée sur une analyse vouée à une inévitable impossibilité. La seule attitude cohérente, si l’on veut se considérer comme participant véritablement des Ordres dont on prétend être membre, c’est d’assumer clairement la pensée des fondateurs, bien sûr l’interroger, la travailler, l’approfondir ce qui est plus que souhaitable, mais avant tout la respecter dans ses affirmations et fondements essentiels, et non chercher à la tordre ou à la transformer par d’inacceptables contorsions théoriques pour la rendre, dans un exercice improbable, « doctrinalement compatible » avec l’enseignement de l’Eglise. Nous pensons qu’une autre voie est envisageable, celle consistant à admettre la différence doctrinale, la reconnaître honnêtement, et à se considérer comme « cas particuliers » postulant la non incompatibilité entre la foi et l’anthropologie platonicienne au sein de l’épouse de Jésus-Christ. » 

On ne saurait trop remercier Jean-Marc Vivenza pour la clarification qu’il vient « d’opérer », opération sans doute la plus utile qui soit en un temps où certains aiment insister sur le « opérons-donc ! », indispensable à la juste compréhension de la doctrine de la réintégration de Pasqually pour en éviter les déformations insupportables auxquelles on assiste parfois de nos jours !

*******************************************

A lire : Jean-Marc Vivenza : « Martinès de Pasqually et la doctrine de la réintégration, Création nécessaire, transmutation du mineur émané et anéantissement de la matière lors du retour des êtres à leur primitive origine et puissance spirituelle divine ».

Les albums du Crocodile

25 samedi Août 2012

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« Néo-coën, ne te moque pas du Crocodile avant d’avoir atteint l’autre rive« , n° 1, Les Albums du Crocodile.

« Non, il n’y a pas de joie qui soit comparable à celle de marcher dans les sentiers de la sagesse et de la vérité. »

(Saint-Martin, L’Homme de désir)

 

 

 

 

Les néo-coëns et les illusions de l’influx «sui generis »

23 jeudi Août 2012

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Les chapelles néo-coëns se rattachent en grande majorité aux transmissions issues de la Résurgence de 1942, effectuée lors des heures sombres de l’occupation à Paris dans des circonstances rocambolesques par Georges Bogé de Lagrèze, Robert Ambelain et Robert Amadou, qui, dénués de toutes qualifications pour entreprendre un réveil de l’Ordre des Chevaliers Maçons élus coëns de l’Univers, s’attribuèrent néanmoins assez généreusement la réussite de l’opération.

Les groupes actuels pratiquant les cérémonies des élus coëns se situent donc dans ce canal de transmission, qui peut être critiqué, et il doit l’être, mais qui a pour lui au moins l’avantage d’exister.

Chacun ayant le droit de mener sa vie comme il l’entend, nous n’avons que des mises en garde fraternelles, mais aucun reproche particulier à formuler à l’égard de ceux qui cheminent sur ces sentiers théurgiques risqués, mais en le faisant dans le retrait et l’absence de publicité tapageuse.

On assiste pourtant depuis plusieurs mois, alors que les émules contemporains de Martinès se cantonnaient depuis 1967, date où Robert Ambelain se démit de sa charge de Grand Maître des élus coëns au profit d’Yvan Mosca, dans une relative discrétion qui sans doute sied le mieux à leurs activités, à un fébrile activisme sur les réseaux sociaux où l’on fait publicité démonstrative d’une existence et de positions au nom d’un « martinézisme chrétien » qui cherche à incarner « l’Ordre », se revendiquant de cette dénomination avec une incroyable légèreté.

En examinant les échanges qui se sont déroulés sur le blog qui porte cette  quasi « campagne publicitaire », nous avons trouvé plusieurs commentaires pertinents qu’il nous a semblé utile de mettre en lumière sur notre page virtuelle, puisqu’ils étaient restés sans réponse à la question essentielle, et légitime, qu’ils faisaient ressortir, et dont l’exemple suivant est un fort bon résumé : « Vous dites « L’appartenance à un ordre Coen », mais cet Ordre a disparu sans succession au XVIIIe siècle, il n’y a ainsi plus d’Ordre coën aujourd’hui. J’espère donc que vous ne faites pas allusion au prétendu « réveil » occultiste de Robert Ambelain et Lagrèze au XXe en parlant « d’Ordre », et surtout que vous n’êtes pas rattaché à cette supercherie dangereuse car dans ce cas vous seriez très éloigné de l’Eglise à laquelle vous assurez être fidèle ? » (Jacob le 18/11/2011 à 14h51).

On le sait, sur le plan initiatique n’importe qui ne peut pas s’autoproclamer n’importe quoi sous peine de voir immédiatement toutes les structures traditionnelles sombrer dans l’anarchie la plus totale, chacun pouvant se déclarer tranquillement du jour au lendemain en souhaitant être reconnu pour tel : Grand Maître, Chevalier Kadosh, CBCS, Grand Profès ou Réau+Croix, par l’effet d’un « influx sui generis » reçu dans son salon.  On attendait donc, ce qui aurait été un minimum lorsqu’on fait état de son existence publiquement en cherchant à se faire connaître, une présentation claire des sources, une information honnête et sincère sur la lignée conférant sa légitimité à l’animateurs de cette surprenante agitation autour des coëns se présentant comme  « martinésziste chrétien » afin de pouvoir valider sa qualification de « néo-coën» !

Or, rien de cela ! depuis des mois silence le plus total. La seule attitude en guise de réponse qui a été fournie, consiste en un mutisme opaque, l’évitement systématique, la dérobade et la fuite. Si l’on cherche bien, une seule information fut donnée à l’occasion par le dit « martinéziste chrétien ». La voici : « De notre côté nous affirmons donc qu’un Ordre Coen n’a pas d’obligation à afficher une quelconque filiation par rapport à la Résurgence pour exister, mais nécessite une filiation spirituelle ainsi que les marques de la réconciliation à laquelle visent les travaux de l’Ordre…. » (Esh494 le 19/11/2011 à 15h09).

Cette réponse qui n’en est pas une, puisqu’une très imprécise «filiation spirituelle » ainsi que les « marques de la réconciliation », de par l’aspect foncièrement subjectif de ces deux critères plus que flous, hasardeux et sujet à caution, n’ayant jamais été en mesure de remplacer une qualification initiatique, démontre donc à l’évidence une absence de transmission ou alors une transmission singulièrement douteuse que l’on cherche à cacher, manifestant une gêne qui signale surtout une chose assez triste : l’illusion est un danger en règle générale dans la vie, mais l’illusion dans le domaine initiatique est un danger extrême plus grand encore car il peut conduire aux pires conséquences, surtout lorsqu’on s’amuse à pratiquer les opérations préconisées par Martinès qui présentent des risques immenses liés à ces rituels inspirés des grimoires de magie !

Combien se vérifie ainsi la sentence célèbre :« Humanum fuit errare, diabolicum est per animositatem in errore manere.» Saint Augustin, Sermons (164, XIV).

La théurgie des élus coëns face à l’angélologie saint-martiniste

17 vendredi Août 2012

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L’analyse que vient de réaliser le CIREM (Centre International d’Etudes et de Recherches Martinistes) du dernier ouvrage de Jean-Marc Vivenza,  Louis-Claude de Saint-Martin et les Anges est très intéressante, on y souligne le caractère « utile et nécessaire de l’angéologie saint-martinienne qui diffère notablement des angéologies classiques », expliquant en quoi, « la traversée des formes dualistes permet d’atteindre la conscience non-duelle originelle avec une excellente intuition, « lorsqu’est fait référence aux « deux néants » de Maître Eckhart. » Tout ceci est vrai et fort bien dit.

Mais il était à prévoir que les sévères critiques formulées par Jean-Marc Vivenza à l’encontre des sources magiques du prétendu « culte primitif » coën fassent réagir. Pour notre part nous considérons ces réactions comme un bien, car ce qui est mis en lumière dans l’Appendice de l’ouvrage : « Le De circulo et ejus compositione et le culte primitif, Nature de la véritable « réconciliation »  et but réel des travaux des élus coëns », est tout simplement renversant !

C’est un éclairage qui contribue, plus encore, à comprendre la raison de l’éloignement de la théurgie par Saint-Martin.

Contrairement au CIREM, dont nous apprécions en règle générale les analyses, nous ne pensons pas que l’argumentation de Jean-Marc Vivenza, « puise dans la théologie et se révèle dogmatique dans son expression ». L’argumentation relève surtout, à la suite des avertissements formels de Saint-Martin qui jugea ces méthodes inutiles et dangereuses,  d’un examen serré de ce qu’est en réalité la théurgie de Martinès présentée comme le « culte que le mineur a à célébrer pour sa réconciliation », soit une simple réadaptation finalement des pratiques de magie naturelle, astrale ou divinatoire, voire des cultes de bougies ou de sortilèges, préconisés par les grimoires médiévaux afin de s’approcher du ciel pour y chercher la réconciliation, ce qui est une totale aberration !

Jean-Marc Vivenza, en parfaite continuité du Philosophe Inconnu rappelle donc, quitte à déplaire : « Saint-Martin, dont les connaissances christologiques étaient bien plus étendues que celles de son premier maître, et qui savait que le « christianisme est l’esprit même de Jésus-Christ dans sa plénitude », comprit rapidement que les méthodes de Martinès n’étaient que du « remplacement » (Lettre à Kirchberger, 12 juillet 1792), ce qu’il ne manqua pas d’affirmer avec la fermeté que l’on sait à ceux des ses frères qu’il voyait se fourvoyer encore grandement dans des voies contestables, périlleuses et réellement peu recommandables. » (Louis-Claude de Saint-Martin et les Anges, De la théurgie des élus coëns à l’angélologie saint-martiniste, Arma Artis, 2012). 

Le travail de Jean-Marc Vivenza s’inscrit parfaitement dans l’esprit de Saint-Martin, il est évident qu’il tranche avec la confusion qui présida depuis des années dans une tentative maladroite cherchant à conjuguer l’inconciliable car il y a bien une opposition réelle entre les méthode externes et la voie selon l’interne. Il ne sert à rien de se le cacher ! Et sur ce point, Vivenza, dont les positions ne sont pas nouvelles si l’on prend la peine de lire ce qu’il publia depuis plusieurs années, s’écarte en effet de Robert Amadou comme de bien d’autres. C’est un fait.

Remercions donc Jean-Marc Vivenza pour le travail de clarification qu’il effectue aujourd’hui, et ces lignes remarquables qui font suite à son texte « Louis-Claude de Saint-Martin et la théurgie des élus coëns »  : « Il est fort probable finalement, et c’est sans doute ce qui conduisit Louis-Claude de Saint-Martin à réagir comme il le fit en désignant ces pratiques comme étant « inutiles et dangereuses et dont le principe des ténèbres profite pour nous égarer», que nous soyons alors, si l’on y réfléchit attentivement, avec la théurgie des élus coëns, son culte et ses méthodes invocatoires, en présence d’une sorte de « matérialisme spirituel » vulgaire extrêmement problématique et vraiment discutable car absolument contraire aux critères de la nouvelle loi de grâce ». (Louis-Claude de Saint-Martin et les Anges, De la théurgie des élus coëns à l’angélologie saint-martiniste, Arma Artis, 2012). 

Nous rejoignons néanmoins entièrement le CIREM dans sa conclusion, sans pour autant souscrire à son idée d’une « crispation théologique » chez Vivenza, car c’est une « crispation » dont il faudrait alors accuser Saint-Martin ce qui n’a évidemment aucun sens : « Ce serait toutefois une erreur de rejeter le travail de Jean-Marc Vivenza dans sa totalité, particulièrement quand il traite des conditions de l’initiation. En insistant sur les préalables à toute théurgie il fait un nécessaire rappel. Nous serons probablement d’accord avec lui pour énoncer que le silence est à la fois l’indispensable condition pour opérer et le lieu-même de l’opération qu’elle soit externe, interne ou ultime. De même, il convient effectivement de ne pas s’attarder sur le phénoménal pour tendre vers l’essence mais le phénoménal est une langue à découvrir, à nous de savoir lire. Et oui, il faut s’affranchir des noms pour atteindre au sans-nom. » (CRIREM, « Opérons-donc ! », août 2012).

Pour notre part nous inviterons nos lecteurs à se reporter  au texte de Jean-Marc Vivenza « Louis-Claude de Saint-Martin et la théurgie des élus coëns« , pour comprendre qu’elle est la position réelle du Saint-Martinisme, et avant qu’on ne reparle lorsque le temps viendra, de la nature et des sources du « culte primitif ».

Le Crocodile ou la guerre du bien et du mal, blog épico-magique « saint-martiniste »

07 samedi Juil 2012

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Saint-Martin s’est « opposé » à Martinez de Pasqually…

06 vendredi Juil 2012

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Martines-vs-St-Martin

Serge Caillet écrit, en présentant la sortie du numéro de Renaissance Traditionnelle, « du tricentenaire supposé de la naissance de Martines de Pasqually, organisé à Marseille, les 18 et 19 septembre 2010, par l’Institut Eléazar, la Société Martinès de Pasqually et la revue Renaissance Traditionnelle, en partenariat avec Les Amis provençaux de Renaissance Traditionnelle et la librairie l’Etoile du Mage », réunissant les contributions du Colloque Martinès de Pasqually  : « Dans les circonstances présentes où d’aucuns cherchent à opposer Saint-Martin à son premier éducateur, le lecteur de RT pourra méditer chaque ligne de ce texte essentiel, par le plus grand ami et le meilleur connaisseur de Saint-Martin et de Martines, dont il me plait de citer les dernières lignes : « La complémentarité prime sur l’apparente contradiction. Au bénéfice de l’homme de désir, Martines et Saint-Martin se peuvent entraider pour une opération plus efficace ». Qui qu’en grogne ! » http://institut-eleazar.blogspot.fr/2012/07/tricentenaire-de-martines-de-pasqually.html

Alors citons Amadou lui-même : « Louis-Claude de Saint-Martin, s’est aperçu très vite que la théurgie cérémonielle était un pis aller. Et il s’en est aperçu à la suite de Martinès de Pasqually lui-même (…) Autrement dit, pour Martinès de Pasqually, la théurgie cérémonielle est indispensable parce que nous avons besoin d’intermédiaires, nous avons besoin de médiateurs, nous avons besoin d’assistance. Pour Louis-Claude de Saint Martin, un seul médiateur, un seul intermédiaire, un seul auxiliaire est nécessaire, c’est Notre Seigneur Jésus-Christ. » (R. Amadou, Louis-Claude de Saint Martin, le Philosophe Inconnu, France Culture le 31/7/1986).

Il ne s’agit donc pas « d’opposer » – même si le Philosophe Inconnu ne se priva pas de le faire en des termes sévères -, mais de comprendre pourquoi Saint-Martin considéra inutiles et dangereuses les pratiques théurgiques de son premier maître…et les rejeta en effet.

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