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Le Régime Écossais Rectifié otage du sectarisme religieux dogmatique

23 jeudi Nov 2017

Posted by lecrocodiledesaintmartin in Saint-Martinisme

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L’Ordre est chrétien – et il l’est certes, mais d’une façon originale dans la mesure où le « christianisme » qui traverse en son entier le système édifié par Jean-Baptiste Willermoz, relève de bien autre chose que de l’enseignement dispensé par les différentes confessions chrétiennes.

Dans le livre qu’il vient de faire paraître, et qui fera date en raison des vérités qu’il comporte sur de nombreux sujets : « Histoire du Régime Écossais Rectifié des origines à nos jours » (La Pierre Philosophale, 2017), Jean-Marc Vivenza met en lumière la source de l’erreur dogmatique qui a entraîné, peu à peu, le Grand Prieuré des Gaules (G.P.D.G.), vers une conception obédientielle multi-ritualiste en plaçant à sa tête une « Aumônerie », dont le but est de veiller « à l’instruction religieuse des Frères » [1].

On sait que c’est précisément par refus de cautionner plus avant une telle structure éloignée des principes willermoziens, que fut constitué en décembre 2012 le Directoire National Rectifié de France-Grand Directoire des Gaules. Mais il était sans doute nécessaire, que soit enfin exposée clairement – parallèlement aux divers événements qui en ont accompagné la mise en place largement décrits dans le livre – la racine théorique de la déviance constatée au sein du G.P.D.G.

L’origine de cette déviance, tient à une proposition ainsi signalée dans l’ouvrage : « C’est non sans étonnement, que nous avons pu lire cette affirmation chez le père Jean-François Var, expliquant d’ailleurs bien des orientations discutables qu’aura à subir l’instance du réveil du Régime au XXe siècle, sur lesquelles nous reviendrons d’ailleurs plus loin dans la partie touchant à la situation contemporaine de l’Ordre : « Et, merveille, entre Willermoz, Saint-Martin et l’Église régnait une complète harmonie (je répète) qui me transportait d’allégresse : c’est ce que je ressentais dans mes débuts exultants ; par la suite, j’apportai à cette appréciation quelques modulations, il n’empêche qu’elle reste toujours immuable en son fond. » (J.-F. Var, La franc-maçonnerie à la lumière du Verbe, Dervy, 2013, p. 16). Affirmation réitérée dans un exercice, il faut bien l’avouer, assez laborieux et non convaincant, publié en parallèle de l’ouvrage précité, cherchant à démontrer la « conformité » des positions des Pères de l’Église avec les thèses martinésiennes :  « ceux qui sont familiers de la pensée de Martines auront été frappés de voir à quel point une bonne partie de ses intuitions [celles des Pères] sont là confortées, d’une part au sujet de l’état où se trouvait l’Homme premier, et d’autre part quant aux conséquences de la chute. » (J.-F. Var, Réintégration et Résurrection à la lumière des Pères de l’Eglise,  Renaissance Traditionnelle, n° 169, janvier 2013, p. 22). » [2]

Jean-Marc Vivenza explique donc en quoi, de telles déclarations qui relèvent, au minimum, de la myopie intellectuelle et au pire de la très grosse méprise théorique frisant peut-être, ce qui n’est pas à exclure, avec la patente « mauvaise foi », déclarations reproduites en étant reformulées sur le site officiel du G.P.D.G. [3], qui sont contredites par une lecture attentive de l’enseignement dispensé par Martinès de Pasqually, repris par Jean-Baptiste Willermoz, représentent une grossière contrevérité ainsi décrite, qui fut extrêmement lourde de conséquence : « L’erreur catégorique du Grand Prieuré des Gaules, qui eut des conséquences considérables dans la « transformation » de l’instance du réveil qui se mua en quelques années en une structure multi-ritualiste qui ira jusqu’à se doter d’une « Aumônerie » ayant pour rôle de « veiller à l’instruction religieuse des Frères », ceci dans son action de nature quasi « missionnaire » en faveur d’un Régime rectifié fidèle à son caractère « chrétien », question qui est directement à l’origine de la rupture des relations survenue avec le Grand Prieuré Indépendant d’Helvétie, en ayant entraîné la cessation de l’existence du Conseil Général de l’Ordre en 1992, est de ne pas avoir perçu, erreur largement partagée, que si l’Ordre est chrétien – et il l’est certes, mais d’une façon originale dans la mesure où le « christianisme » qui traverse en son entier le système édifié par Jean-Baptiste Willermoz, relève de bien autre chose que l’enseignement dispensé par les différentes confessions chrétiennes, ce qui explique d’ailleurs pourquoi a été établi un cheminement initiatique progressif pour en découvrir les vérités, sans quoi, on ne comprendrait pas pourquoi il serait nécessaire pour des chrétiens convaincus, sans compter les sévères peines prévues par l’autorité romaine s’appliquant à ceux qui se font recevoir en franc-maçonnerie, d’attendre de longues années en se soumettant à des rituels plus qu’étranges pour s’entendre énoncer au final un discours que chacun possède déjà depuis l’enfance dans son catéchisme -, c’est d’un « christianisme transcendant » dont il s’agit, fort éloigné des dogmes énoncés lors des conciles de l’Église puisque issu de la tradition illuministe. » [4]

 Le monde relève, du point de vue de l’ontologie martinésienne, d’une création indirecte, ce qui signifie qu’il est sans consistance réelle, non substantiel, illusoire […] Dieu ordonna que les esprits pervers, c’est-à-dire les démons et leur chef, soient « précipités dans des lieux de ténèbres, pour une durée immense de temps » (Traité, [15])

 

Rappelons, insiste J.-M. Vivenza dans son livre, thèse adoptée par Willermoz figurant de façon explicite dans les Instructions secrètes de l’Ordre, que « le monde relève, du point de vue de l’ontologie martinésienne, d’une création indirecte […], ce qui signifie [puisque créé non directement par Dieu mais par des esprits intermédiaires] qu’il est sans consistance réelle, non substantiel, illusoire […] Dieu ordonna que les esprits pervers, c’est-à-dire les démons et leur chef, soient « précipités dans des lieux de ténèbres, pour une durée immense de temps » (Traité, 15), et pour ce faire demanda aux esprits mineurs ternaires de procéder à la création de l’univers matériel pour qu’il devienne une prison, une infranchissable barrière, une borne hermétiquement fermée et close de manière à y « contenir et assujettir les esprits mauvais dans un état de privation » : « A peine les esprits pervers furent bannis de la présence du Créateur, les esprits inférieurs et mineurs ternaires reçurent la puissance d’opérer la loi innée en eux de production d’essences spiritueuses, afin de contenir les prévaricateurs dans des bornes ténébreuses de privation divine. » (Traité, 233). La matière fut donc créée, façonnée sur l’ordre de Dieu par les esprits mineurs ternaires, ces derniers marquant de leur empreinte indélébile et indéfectible, par une signature universelle, chaque forme, chaque essence, chaque vie, déterminant temporellement, par une identité frappée irréductiblement de l’image du ternaire, le moindre des éléments présents en ce monde. » [5]

La « nécessité » a été rejetée avec une absolue abomination par tous les Pères de l’Église, et en particulier saint Irénée  (130-202).

D’autre part, un point qui apparemment a été totalement in-entrevu depuis que les soi-disant « auteurs maçonniques » se penchent sur le sujet, c’est que non seulement le monde fut constitué par des esprits intermédiaires, dits « esprits mineurs ternaires« , mais en plus, il le fut par une violente contrainte exercée sur Dieu, ce qui en langage théologique est désigné sous le nom de « nécessité », « nécessité » qui est rejetée avec une absolue abomination par tous les Pères de l’Église, saint Irénée en tête (130-202) :  « Par ailleurs, non content d’avoir été constitué par des esprits intermédiaires, l’univers matériel participe d’une ontologie assez originale, et pour le moins délicate au regard de ce soutient l’Église sur le plan dogmatique en ces domaines – aspect éminemment problématique qui semble être resté singulièrement non perçu et non entrevu, par ceux qui se sont penchés sur les thèses de Martinès, qui sont très loin de présenter un caractère « d’harmonie », comme on a pu en lire l’affirmation absolument irrecevable, avec les enseignements conciliaires au sujet de la Création -, ontologie que l’on peut sans peine décrire comme étant placée sous le sceau de la « nécessité », puisque sans la prévarication des anges rebelles, puis celle d’Adam, jamais l’univers matériel n’aurait été créé, ainsi que cette proposition, qui participe à l’évidence des concepts présents chez les penseurs, soit influencés, soit participant directement des courants gnostiques et néoplatoniciens alexandrins des premiers siècles du christianisme, est soutenue dans le Traité, en des termes qui ne laissent place à aucune contestation : « Sans cette première prévarication, aucun changement ne serait survenu à la création spirituelle, il n’y aurait eu aucune émancipation d’esprits hors de l’immensité, il n’y aurait eu aucune création de borne divine, soit surcéleste, soit céleste, soit terrestre, ni aucun esprit envoyé pour actionner dans les différentes parties de la création. Tu ne peux douter de tout ceci, puisque les esprits mineurs ternaires n’auraient jamais quitté la place qu’ils occupaient dans l’immensité divine, pour opérer la formation d’un univers matériel.. » (Traité, § 237). » [6]

Une évidence s’impose donc : « Nous sommes évidemment avec la doctrine de Martinès, pour lequel le mineur spirituel, c’est-à-dire Adam, n’a été émané qu’en raison de la prévarication des esprits pervers – ce qui renforce plus encore ce caractère de « nécessité » entourant l’ontologie martinésienne de la création selon ce que soutient le Traité, à savoir que « l’ordre de l’émanation des mineurs spirituels n’a commencé qu’après la prévarication et la chute des esprits pervers » (Traité, § 233) -, non pas dans la « conformité », la « confortation », ou la « complète harmonie » (sic) avec la doctrine indivise des Pères de l’Église où Dieu crée le monde par l’effet d’un don gratuit, par amour et sans aucune espèce de contrainte, mais dans le climat des thèses néoplatoniciennes, gnostiques et plotiniennes des théogonies propres aux cultes à mystères de l’antiquité, des gnoses et des cosmogonies des premiers siècles du christianisme, ainsi que des conceptions origéniennes […] » [7]

En guise de « non-contradiction » rêvée, et de « corroboration » imaginaire, tous les textes, toutes les analyses, démontrent et prouvent la parfaite « non-orthodoxie », au regard de l’ensemble des confessions chrétiennes, de l’enseignement du Régime Ecossais Rectifié

Jean-Marc Vivenza rappelle de ce fait aux ignorants, qui prétendent avoir autorité sur une caricature de Régime rectifié qu’ils ont façonné et transformé selon des vues personnelles partisanes et dogmatiques : « La doctrine chrétienne professe au sujet de la Création, tout comme le judaïsme, l’excellence de la Création physique, cosmique et biologique, insistant sur la perfection originelle primitive de l’existence humaine corporelle, et conçoit la Création comme un pur don d’amour du Créateur. Selon la révélation hébraïque, selon la pensée de l’Église universelle et son enseignement dogmatique, selon la doctrine des Pères et des grands docteurs, en créant le monde matériel, et donc l’homme dans sa chair, Dieu a « révélé comme le premier pas de l’alliance avec son Peuple, le premier et universel témoignage de son amour tout-puissant » (cf. CEC, 288). Ce monde a été voulu et créé bon et parfait, c’est seulement l’introduction du mal, par un abus de la liberté d’Adam, qui le corrompit en l’affaiblissant, et lui conféra une tonalité moindre dans l’ordre de l’être, telle est la conception de la Création matérielle selon la dogmatique ecclésiale qui repousse toute idée dépréciative à l’égard de la matière, et rejette totalement les systèmes néoplatoniciens, plotiniens, dualistes ou gnostiques, qui comprennent l’existence du monde comme une dégradation, le résultat d’une chute et la conséquence d’une tragédie. » [8]

En guise de « non-contradiction » rêvée, et de « corroboration » imaginaire, tous les textes, toutes les analyses, démontrent comme il est aisé de le constater, et prouvent, la parfaite « non-orthodoxie », au regard de l’ensemble des confessions chrétiennes, du Régime rectifié : « puisque l’Église et la théologie chrétienne la plus constante, à travers toutes les définitions dogmatiques acceptées par l‘ensemble des confessions chrétiennes (catholicisme, réforme, orthodoxie), refusant catégoriquement que l’ordre surnaturel et l’ordre de la Révélation, soient prétendument fondés sur un ordre naturel dévalorisé ontologiquement, un ordre qui n’aurait qu’un caractère « apparent », c’est-à-dire irréel, qui serait une illusion, un simulacre, un composé « dépourvu de réalité propre », un « assemblage instable », une situation existentielle dégradée et souillée provenant de la « densification » d’une nature spirituelle première réalisée, en forme de sanction, par l’action « d’essences spiritueuses » soumises au contrôle d’esprits inférieurs, formant, par le corps actuel de l’Adam chuté, un « voile opaque » autour d’un corps glorieux conservé intact, mais comme dissimulé en arrière plan de la « matière apparente », constituant, sur ce dit « corps glorieux », un voile caractérisé par un « nombre de décomposition » (sic) qui soulignerait l’aspect « éphémère », « circonstanciel et artificiel de la matière » ». [9]

Tout ceci, tout ce discours objectivement « non-orthodoxe » du point de vue théologique, véhiculant des thèses dualistes issues des courants gnostiques, discours totalement étranger à ce que professent les différentes confessions chrétiennes au sujet de la Création, explique ainsi pourquoi l’Apprenti s’entend dire, lorsqu’il arrive au sein de l’Ordre : « Être dégradé ! malgré ta grandeur primitive et relative, qu’es-tu devant l’Eternel ? Adore-le dans la poussière et sépare avec soin ce principe céleste et indestructible des alliages étrangers ; cultive ton âme immortelle et perfectible, et rends-la susceptible d’être réunie à la source pure du bien, lorsqu’elle sera dégagée des vapeurs grossières de la matière. » [10]

Histoire du Régime Ecossais Rectifié

des origines à nos jours

La Pierre Philosophale, 2017, 575 p.

Notes.

  1. « L’Aumônerie est un organisme national dont la mission est l’enseignement des principes spirituels des Ordres, en particulier la doctrine de la religion et de l’initiation chrétiennes. » (Cf. Constitution de 2005 du Grand Prieuré des Gaules, Livre VII, Titre 1).
  2. J.-M. Vivenza, Histoire du Régime Écossais Rectifié des origines à nos jours, La Pierre Philosophale, 2017, pp. 73-74.
  3. « Bien que certains prétendent le contraire, ces deux doctrines [la doctrine « ésotérique » de Martines de Pasqually et la Foi de l’Église], non seulement ne se contredisent pas, mais au contraire se corroborent l’une l’autre. Tous les textes prouvent la parfaite orthodoxie, au regard de l’ensemble des confessions chrétiennes, du Régime rectifié….» (Cf. Site du G.P.D.G., présentation du R.E.R.).
  4. J.-M. Vivenza, op.cit., p. 433-434.
  5. Ibid., pp. 72-73.
  6. Ibid., pp. 75-76.
  7. Ibid.
  8. Ibid.
  9. Ibid.
  10. Règle Maçonnique, Art. II, § 1.

Lire également :

La dérive religieuse sectaire du Grand Prieuré des Gaules au grand jour !

Sur une déviance dogmatique au sein du Régime Ecossais Rectifié

L’erreur de Robert Amadou : Saint-Martin n’a pas manqué de « l’Orient chrétien » !

20 lundi Jan 2014

Posted by lecrocodiledesaintmartin in Analyse, Critique, Doctrine, Illuminisme, Initiation, Martinisme, Mystique, Occultisme, Polémique, Religion, Saint-Martinisme, Spiritualité, Théosophie

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SM et l'Eglise XXV

La sortie du livre : « L’Eglise et le sacerdoce selon Louis-Claude de Saint-Martin », représente un événement. Cet ouvrage, par sa dimension certes et elle est imposante, mais surtout par son contenu, peut difficilement faire l’objet d’une simple recension.

Ce n’est pas un livre habituel, le genre de volume qu’on lit rapidement et puis qu’on range, en l’oubliant, sur les rayons de sa bibliothèque. C’est un authentique bréviaire de l’Eglise intérieure. Il comporte même une « Règle » pour savoir comment vivre selon la loi de l’interne. C’est tout dire.

Nous avons donc décidé, non pas d’évoquer ce livre en un article, mais de nous pencher au cours de différents éclairages, sur certaines questions soulevées dans les 554 pages de « L’Eglise et le sacerdoce selon Louis-Claude de Saint-Martin », en les abordant les unes après les autres.

I. « La science de l’Orient chrétien » n’a pas manqué à Saint-Martin. »

Robert Amadou II

« Saint-Martin est tombé dans l’erreur des pseudo-gnostiques….

il a spiritualisé de manière illusoire les sacrements…

l’initiation par l’interne risque de devenir mythique

faute de s’ancrer dans l’externe…. »

(Robert Amadou, La Révolution du Philosophe Inconnu, 1989).

 

Aujourd’hui nous débuterons cet examen, en nous arrêtant à une affirmation constituant un chapitre intitulé : « La science de l’Orient chrétien » n’a pas manqué à Saint-Martin. » (pp. 73-86). 

Pourquoi Jean-Marc Vivenza affirme-t-il ceci ?

Tout simplement parce que depuis un bon nombre d’années, on s’était résolu, pour expliquer la distance de Saint-Martin d’avec l’Eglise visible et ses sacrements, de considérer que si le Philosophe Inconnu avait pu connaître à son époque les formes religieuses de l’orthodoxie, il aurait peut-être changé d’avis…On s’était habitué à cette assertion, on n’y prenait même plus garde, on la considérait recevable.

Pourtant, par ce qui se trouve dans les pages de L’Eglise et le sacerdoce selon Louis-Claude de Saint-Martin,  un coup d’arrêt brutal vient de mettre fin à cette idée ! En effet, avec ce qui est révélé par Jean-Marc Vivenza, c’est le genre d’affirmation que l’on ne pourra plus soutenir.

On va comprendre pourquoi et ça risque de surprendre.

II. Le stupéfiant discours dogmatique et ecclésial de Robert Amadou

Dans un article, exhumé par Jean-Marc Vivenza : « La Révolution du Philosophe Inconnu », publié par Robert Amadou (1924-2006), ce dernier soutenait : « Saint-Martin méconnaît la pleine essence de la communauté chrétienne et du sacerdoce. L’Eglise n’est pas un complément, encore moins un complément facultatif ; elle expose, elle exprime le Christ dans sa plénitude et l’univers lui est donc associé, auquel elle deviendra co-extensive. Mais l’Eglise n’est pas non plus une réalité purement spirituelle ; il y a du matériel dans les sacrements et des hommes sont chargés par l’Eglise, d’ordre divin, de les administrer : ‘‘Le Père, le Fils et le Saint Esprit agissent tandis que le prêtre prête sa langue et étend ses mains.’’ (Saint Jean Chrysostome). Saint-Martin là-dessus fait schisme. » [1] 

Le constat était juste.

La suite de l’article d’Amadou est plus problématique : « A la fois la matière est mauvaise et tout l’univers promit à la transfiguration ; à la fois, dirait-on, il est optimiste et pessimiste. Mais, tout ce qui relève de l’externe, et donc de la matière, il le juge facultatif, et donc dangereux, superflu : Quand Martines de Pasqually lui dit : ‘‘il faut bien se contenter de ce qu’on a’’, il ne convainc point le jeune élu coën de la nécessité des opérations de théurgie cérémonielle. Et le pur désir de Saint-Martin, dont je ne séparerai pas des mobiles personnels, le porte à proscrire dans la foulée les sacrements de l’Eglise, ou du moins leur ôter leur caractère divin et obligatoire, et à les priver, par conséquent, de leur vertu – toute puissante. Un même désir en partie dévoyé, oserai-je dire vers l’angélisme, en l’espèce, ou vers un gnosticisme hétérodoxe ? – le conduit à ne pouvoir imaginer les prêtres que comme des hommes-esprit, tous, capables d’opérer des miracles, et ce serait là le signe de leur élection, ainsi qu’il en irait avec les poètes. Point d’ordination, en somme, sans élection prophétique. Le spectacle de prêtres indignes confirma cette exigence abusive, qu’elle avait peut être contribué à susciter par réaction. (…) » [2] 

Anges célestes

« Un même désir en partie dévoyé,

oserai-je dire vers l’angélisme…. »

(Robert Amadou, 1989).

III. Pour Robert Amadou Saint-Martin est « tombé » dans « l’erreur des pseudo-gnostiques » (sic !) 

Vivenza s’étonne : « L’analyse, qui ne manque déjà pas en ces première lignes de dénoncer sous forme interrogative, au rang des causes aggravantes qui firent adopter à Saint-Martin ses positions,  tour à tour  un « désir dévoyé », « l’angélisme » et même la tendance au « gnosticisme hétérodoxe », se poursuit ainsi, mais cette fois-ci sur un mode affirmatif :  « Il parait bien que Saint-Martin est tombé dans l’erreur des pseudo-gnostiques, en spiritualisant de manière illusoire les sacrements : le baptême et l’eucharistie, dans l’Homme de désir, et surtout dans le Nouvel homme, sont privés de matière et de forme au sens scolastique ; ils perdent leur forme, au sens de Saint-Martin, à qui nul n’apprit que celle-ci était inhérente aux mystères, puisque ceux-ci sont mystériques, c’est-à-dire rituels, autant que mystérieux, c’est-à-dire porteurs d’énergie divine. Sans dénier (pas davantage d’ailleurs que les gnostiques combattus par les Pères de l’Eglise) son rôle capital à l’Incarnation, aussi réparatrice qu’instructive, Saint-Martin cantonne, pour ainsi dire, son historicisme, et l’initiation par l’interne risque de devenir mythique faute de s’ancrer dans l’externe (et sauf la toute puissance gracieuse de Dieu). Avec l’Eglise visible et historique, Saint-Martin écarte les sacrements, et les prêtres ; n’essayons pas de supputer si ce triple rejet se distribue logiquement et, en ce cas, comment. Il est vrai que l’attrait de Saint-Martin pour l’interne, follement divin, n’en souffrait pas moins de quelque aberration humaine, et, d’autre part, qu’il détestait la plupart des prêtres de son temps.» [3]

Nous avons bien lu ?!

Pour Robert Amadou : « Saint-Martin est tombé dans l’erreur des pseudo-gnostiques », il a, toujours selon Amadou : « spiritualisé de manière illusoire les sacrements », sans compter que pour faire bonne mesure le même Amadou rajoute : : « nul ne lui a apprit que [la forme] était inhérente aux mystères », insistant plus encore pour affirmer que :  « l’initiation par l’interne risque de devenir mythique faute de s’ancrer dans l’externe », enfin, comble de tout, son «attrait pour l’interne…n’en souffrait pas moins de quelque aberration humaine ».

Robert amadou III

«L’attrait de Saint-Martin pour l’interne…

n’en souffrait pas moins de quelque aberration humaine  ».

(Robert Amadou, La Révolution du Philosophe Inconnu, 1989).

Incroyable, ce discours est absolument stupéfiant !

Voici donc comment furent jugées les positions de Saint-Martin à l’égard de l’Eglise et de ses sacrements, par Robert Amadou, et comme le dit avec un étonnement Vivenza, faisant évidemment allusion au Portrait historique et philosophique écrit par Saint-Martin : « Tout ceci constitue donc, on l’avouera, un curieux ‘‘Portait ‘’. »[4]

IV. Une totale incompréhension de la part de Robert Amadou, des positions extra-ecclésiales de Louis-Claude de Saint-Martin

Eh bien oui, curieux Portrait, mais surtout si distant de ce que Saint-Martin soutenait, si manifeste de l’incompréhension de ce qu’était la pensée du Philosophe Inconnu ; Vivenza écrit, rappelant les bases de cette pensée : «  Difficile d’être plus en contradiction avec les convictions de Saint-Martin, qui part du principe, en accord avec les auteurs réformés, piétistes et illuministes, que depuis le Christ, il n’y a plus de sacerdoce réservé à une classe de croyants, mais que ce sacerdoce, non transmissible par un biais humain et institutionnel, a aboli complètement le sacerdoce tel qu’il était compris selon les conceptions de l’Ancien Testament. ; le voile du temple s’est déchiré depuis le haut jusqu’en bas (Matthieu XXVII, 51), voile devant lequel se tenait le clergé hébreu, et derrière lequel Dieu demeurait caché et inaccessible, faisant que désormais, chaque âme peut entrer là où nul sacrificateur ne pouvait entrer sous l’ancienne loi, sauf le grand sacrificateur une fois l’an, et elle a, et toutes ont avec elle : « une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair» (Hébreux X, 19-20). » [5]

Et ce qui devait advenir advint dans le raisonnement d’Amadou. Rejetant, ou ignorant volontairement, les positions extra-ecclésiales de illuminisme chrétien, il affirmait : « Tout en déplorant que la providentielle intuition du Philosophe Inconnu, qui lui avait permis de retrouver la doctrine paulinienne, patristique, orientale, du nouvel homme, ne lui ait pas restitué l’exacte doctrine, qui complète, de l’Eglise, des sacrements et du sacerdoce, comprenons sa protestation contre une certaine conception occidentale du sacerdoce, des sacrements, de l’Eglise. (…) Un fois de plus, la science de l’Orient chrétien a manqué à Saint-Martin.  Quant à Saint-Martin lui-même, au Louis-Claude enfant de Dieu, quoiqu’il lui manquât pour être chrétien régulier – d’appartenir à l’Eglise dont l’aspect visible est inaliénable, il fut homme de désir. Le reste est le secret de Dieu et du Philosophe Inconnu.»[6]

Oui, nous nous ne rêvons pas….non seulement Robert Amadou considérait que l’intuition de Saint-Martin était dépourvue de « l’exacte doctrine sacramentelle et sacerdotale », mais plus grave, et sans doute extraordinairement injuste, pour Amadou,  « il manquât [à Saint-Martin] pour être chrétien régulier – d’appartenir à l’Eglise dont l’aspect visible est inaliénable. »

louis-claude-de-saint-martin III

« Il manquât [à Saint-Martin] pour être chrétien régulier –

d’appartenir à l’Eglise dont l’aspect visible est inaliénable. »

(Robert Amadou, La Révolution du Philosophe Inconnu, 1989).

Comment ? Saint-Martin n’aurait pas été un « chrétien régulier », il n’aurait pas appartenu à l’Eglise éternelle, lui le témoin de la Lumière et du Verbe !

Et il ne l’aurait pas été, car ayant soutenu, à la suite des piétistes et des disciples de Jacob Boehme, des positions qui heurtent de plein fouet les vues étroites de ceux qui considèrent qu’il n’y a « point de salut » hors des formes et structures de l’Eglise institutionnelle !

C’est invraisemblable, proprement ahurissant, d’un sectarisme total !

V. L’origine de la thèse erronée de Robert Amadou et de ses disciples … sur le prétendu « manque » de la « science de l’Orient chrétien » dont aurait soi-disant souffert Saint-Martin

Jean-Marc Vivenza nous dit donc en conséquence : « La conclusion de cette étude de Robert Amadou (…) est stupéfiante, puisqu’elle va jusqu’à lui refuser, de par sa distance d’avec l’Église visible, d’être un « chrétien régulier », comme si la « règle », pour être considéré comme « chrétien », était, non pas d’avoir, et avant tout, rencontré le Christ et d’avoir foi en Lui et en sa Parole, mais d’être membre d’une confession religieuse établie (…). On l’admettra, ces lignes sont troublantes, et on pourrait expliquer bien des aspects « surprenants » de la vie initiatique contemporaine découlant directement de ces analyses. » [7]

Ainsi, étant vu comme « un chrétien irrégulier », et même  considéré comme se trouvant « hors de l’Eglise », la conclusion s’imposait pour une sensibilité ecclésiale, qu’incarnait Amadou, dérangé et contrarié par de telles positions : Saint-Martin n’aurait pas tenu ces propos s’il avait connu l’église d’Orient, et de ce fait, « la science de l’Orient chrétien a manqué à Saint-Martin ».

Voilà l’origine d’une thèse fallacieuse – « expliquant bien des aspects « surprenants » de la vie initiatique contemporaine découlant directement de ces analyses » – et qui faute d’avoir été en mesure d’admettre et respecter les sources et les influences de Saint-Martin, lui fait reproche d’une imaginaire « ignorance » de l’Orient chrétien.

Conclusion

La conclusion de Vivenza, au sujet de ce « manque imaginaire », est de ce fait on ne peut plus juste : « C’est pourquoi, redisons-le car il importe d’y insister, cet angle d’approche s’appuyant sur des vues personnelles issues de convictions ecclésiales, est inefficace pour aborder la pensée de Saint-Martin, il empêche catégoriquement ceux qui pourraient lui accorder un quelconque crédit, de pénétrer en vérité dans l’enseignement que dispensa le Philosophe Inconnu, ce qui explique pourquoi il était devenu nécessaire de tenter de rétablir, dans toute son ampleur et son exacte portée et effective dimension, l’authentique position spirituelle du Philosophe Inconnu dans son rapport à l’Église et au sacerdoce, qui ne participe en rien de « l’ignorance » ou du « manque » d’une « science » qui proviendrait d’Orient, mais d’une méditation approfondie, réfléchie et pensée en conscience, invitant au dépassement des formes institutionnelles de sorte de retrouver ce que furent les mystères connus et partagés par les âmes qui vécurent au temps du christianisme primitif, et de ce à quoi peut permettre accéder, comme régions essentielles et ineffables, l’enseignement de l’Évangile, et la sainte doctrine qui en découle. » [8]

*

Remercions Jean-Marc Vivenza pour cet important travail de « rétablissement » de l’authentique pensée spirituelle du Philosophe Inconnu par rapport à l’Église et au sacerdoce qu’il vient d’effectuer, car ce rétablissement nécessaire s’imposait……et il était, comme on le constate, grand temps !

L'EGLISE ET LE SACERDOCE SELON SAINT-MARTIN

J.-M. Vivenza, L’Église et le sacerdoce selon Louis-Claude de Saint-Martin,

 La Pierre Philosophale, 2013.

 

Notes.

1. R. Amadou, La Révolution du Philosophe Inconnu, Autre Monde, n°119, septembre 1989, pp. 19-20.

2. Ibid., p. 20

3. J.-M. Vivenza, L’Eglise et le sacerdoce selon Louis-Claude de Saint-Martin, La Pierre Philosophale, 2013, pp. 76-77.

4. Ibid., p. 77.

5. Ibid., pp. 77-78.

6. R. Amadou, La Révolution du Philosophe Inconnu, op.cit., p. 20.

7. J.-M. Vivenza, L’Eglise et le sacerdoce selon Louis-Claude de Saint-Martin, op. cit., pp. 78-80.

8. Ibid., p. 84.

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